Coup de tonnerre dans la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui cette écriture est accomplie pour qui l’entendez ». Et à l’instant même où cette parole vient frapper les oreilles, les yeux s’ouvrent sur la personne de Jésus. Il est celui qu’annonçait le prophète Isaïe. Cette reconnaissance est aussitôt assortie d’un doute : « N’est-ce pas là le fis de Joseph ? » et pas plus.

La réticence à croire, mise à nu par Jésus se mue ensuite en colère, au point que tous malmènent celui que, quelques instants auparavant, ils encensaient. Pourquoi un tel retournement des cœurs au rappel de leur histoire ? L’histoire d’Israël est celle d’un Dieu qui ne cesse de nouer alliance avec son peuple qu’il établit lumière des Nations car son alliance, c’est pour l’humanité entière qu’il la désire. Mais son peuple a du mal à partager. A travers le souvenir d’Elie et d’Elisée, Jésus dénonce l’étroitesse des cœurs. S’il est le Messie, c’est pour tous. L’accueillir, c’est accepter que Dieu soit le Père de l’humanité, c’est renoncer à la pire des possessivités, celle qui réduit Dieu aux intérêts personnels.

Nous sommes à Nazareth au début du ministère de Jésus. Il faudra attendre la mort et la résurrection de Jésus pour que les disciples d’Emmaüs, écoutant la relecture des Ecritures, ouvrent leurs yeux sur la véritable identité de celui qu’ils pleuraient. Il faudra le souffle de la Pentecôte pour que la jeune Eglise annonce, de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la Terre, cette Bonne Nouvelle : aujourd’hui en la personne de Jésus, le salut est accompli.

Jésus, le Christ, maître des hommes et des événements, « va son chemin ». Sachons le suivre alors qu’il passe au milieu de nos vies.

Père Sylvain Apenouvor

Feuille paroissiale

La semaine de notre communauté N°47 du 30 janvier 2022